La 34e édition du BIFFF vient de s’achever à Bruxelles dans une ambiance aussi déjantée que d’habitude et il faut dire qu’on en avait bien besoin après la période morose des attentats.

Cette année j’ai eu la chance de collaborer avec les organisateurs afin de pouvoir publier le programme officiel dans l’application Android en même temps que sur le site, le jour de la conférence de presse. Cette application, que j’ai créée il y a 2 ans, a subi un relooking complet en 2015 et permet depuis cette année de consulter les informations sur les invités en plus des films, ce qui s’avère notamment pratique pour savoir quelles projections se feront en présence de l’équipe du film.

Grâce à cette collaboration j’ai obtenu ma carte de presse qui m’a permis de visionner pas moins de 20 films parmi la centaine proposée cette année. Je pense avoir eu du flair dans l’ensemble car 4 des 8 films récompensés par le jury y figurent. Voici mon avis personnel sur ceux-ci.

Pride and Prejudice and Zombies

Le film d’ouverture du festival revisite Jane Austen de façon improbable avec un univers peuplé de zombies et des jeunes filles issues de familles nobles maîtrisant les arts martiaux. Si le début nous fait espérer un film gore et loufoque, celui-ci tourne rapidement à la comédie légère et ne s’assume pas jusqu’au bout, passant carrément les zombies au second plan vers la fin. Je suis resté sur ma faim au niveau action et même si cette oeuvre reste distrayante, elle sera vite oubliée. 5/10

31

Je m’excuse par avance auprès des fans qui l’attendaient comme le messie. Le film que le charismatique Rob Zombie annonce comme son plus violent à ce jour se révèle être médiocre. Ses gros problèmes: des protagonistes sans intérêt, un scénario bâclé (rien n’est expliqué et il n’y a aucun enjeu) et surtout une réalisation au hachoir. Le plus triste c’est que les scènes d’action pourraient être jouissives si elles étaient mieux filmées mais ici, à force de plans serrés épileptiques et d’une caméra qui part dans tous les sens, j’ai eu mal au crâne rien qu’en essayant de comprendre ce qui se passe à l’écran. Quand je dis “épileptiques” c’est au sens premier: il y a une scène où on doit littéralement supporter des flashes lumineux dans le noir pendant une durée interminable; je vous laisse imaginer ce que ça donne sur grand écran. On retiendra quand même les méchants tortionnaires charismatiques et complètement barrés (un nain nazi, des clowns à la tronçonneuse, …) qui ont su faire rire le public du BIFFF. 4/10

The Open

Film indépendant au micro-budget, “The Open” dégage une sorte de poésie indescriptible. Lent, onirique, se concentrant sur ses personnages qui crèvent l’écran, il parvient à susciter l’émotion avec un postulat simple et un peu étrange: trois personnes en complet décalage avec la réalité s’accrochent à leurs rêves de tennis alors qu’ils doivent survivre dans un monde post-apocalyptique. Pour ne rien gâcher, la musique et les décors sont superbes. C’est du cinéma d’auteur qui ne plaira pas à tout le monde, mais c’est du cinéma d’auteur de qualité. L’équipe du film qui était présente a ému par sa démarche sincère. 7/10

Kryptonita

Probablement la pire chose que j’aie vue cette année au BIFFF. C’est un film de super-héros argentin qui est en réalité un huis-clos d’un ennui mortel, sans action, où des “héros” de seconde zone passent leur temps à papoter dans un hôpital, avec deux ou trois images de flash-backs à l’appui. Le “clou” du spectacle est une espèce de Joker du pauvre en guise de méchant. Je n’ai rien compris à l’histoire qui repose sur ces dialogues interminables. Le film est adapté d’un livre qui est probablement plus intéressant à lire que celui-ci n’est à voir. 2/10

Spy Time

On a vu beaucoup de bonnes comédies d’espionnage ces derniers mois. Celle-ci, qu’on doit au réalisateur espagnol Javier Ruiz Caldera (présent au festival) a peu de chances d’être distribuée à grande échelle en dehors de l’Espagne mais gagne énormément à être connue. Bien écrit, bien filmé, avec des scènes d’action originales et improbables et des dialogues hilarants, “Spy Time” vous fera passer un excellent moment. On peut même y voir Rossy de Palma dans un petit rôle magique. Adaptation moderne d’une bande dessinée espagnole des années 60, le film met en scène un trentenaire pantouflard, Adolfo, dont la vie est soudainement mise en danger par Vazquez, un dangereux criminel évadé de prison. Il découvre alors que son distant père n’est pas producteur de saucisson: il est en réalité Anacleto, redoutable agent secret et ennemi juré de Vazquez. Père et fils vont alors devoir mettre leurs différends de côté et travailler ensemble pour neutraliser Vazquez. Du pur divertissement. 8/10

Demon

Véritable perle ayant remporté le prix du jury européen, “Demon” est un film à l’ambiance soignée et très particulière, qui nous montre la possession d’un jeune britannique par un esprit jaloux lors de son mariage en Pologne, sur fond de choc des cultures et d’alcool, beaucoup d’alcool. L’ambiance oscille entre glauque, tension psychologique et comédie noire à la “Festen”, soutenue par des images froides d’une très grande beauté et une musique tantôt inquiétante, tantôt festive. Malgré une fin facile qui n’en est pas vraiment une, j’ai adoré et le jury a également été convaincu. On en regrette d’autant plus le suicide du talentueux réalisateur, Marcin Wrona. 8/10

Demon

Aaaaaaaah!

Le film le plus bizarre que j’aie vu cette année au BIFFF fait le tour des festivals mais ne sortira probablement jamais en salles nulle part. Durant la projection à laquelle j’ai assisté, la moitié des gens a quitté la salle dégoûtée et choquée tandis que l’autre hésitait entre fascination et hilarité. En tous cas, “Aaaaaaaah!” n’a laissé personne indifférent. Il met en scène des hommes et des femmes se comportant littéralement comme des primates. Les dialogues sont totalement absents et font place à des grognements pendant les 1h30 de surréalisme qui composent ce film. Vous aurez l’occasion de voir nos “singes” dans leurs oeuvres: le mâle dominant (interprété par le réalisateur) pisse partout et castagne les autres mâles, pendant que les femelles font la cuisine à la grosse louche, en déféquant au passage sur le sol de la cuisine. Je vous passe les autres surprises 100% trash. Le tout, si vous avez l’esprit suffisament ouvert, peut être vu comme une critique au vitriol de notre société capitaliste et patriarcale. Le film est accompagné d’une musique électronique particulière qui contribue à l’étrangeté de l’ensemble. Pour ma part j’ai aimé l’expérience même si cela manque de rythme et la longueur de certaines scènes accentue leur effet de malaise. Mais ça fait partie du style unique de “Aaaaaaaah!” et de son humour très british. 6/10

Into the Forest

Dans un futur plus ou moins proche, deux soeurs (interprétées par Ellen Page et Evan Rachel Wood) doivent apprendre à survivre dans leur maison isolée dans la forêt alors que le pays entier est plongé dans un blackout électrique et que leur père décède accidentellement. Le film se concentre sur la relation fusionnelle et pas toujours facile entre les soeurs, ainsi que l’aspect psychologique de leur survie qui représente rapidement un défi beaucoup plus important que l’aspect pratique de la vie sans le confort moderne. C’est un film d’ambiance féminin avec très peu d’action et une bonne photographie, correct dans l’ensemble mais pas aussi captivant que je l’aurais espéré. 6/10

Attack of the Lederhosenzombies

Encore un film de zombies, oui, mais celui-ci en vaut vraiment la peine. Son jeune réalisateur est venu tout droit d’Autriche pour présenter son premier long métrage crowdfundé en avant-première au festival. Cette fois on est en compagnie de snowboarders qui tentent de quitter indemnes une montagne infestée de zombies. Nos sportifs font ensuite la rencontre de Rita, la tenancière d’une bonne auberge qui se joint à leur combat avec sa mitrailleuse lourde des années 40. Le film ne se prend pas une seconde au sérieux et nous invite à éteindre notre cerveau pour 77 minutes de délire sans temps mort combinant plaisir de glisse et démembrement de zombies dans des scènes gore du plus bel effet. Encore un produit “pur BIFFF” que le chaud public a accueilli comme une friandise. On n’atteint certes pas le niveau (ni le budget) d’un “Dead Snow 2”, mais on passe un très bon moment en compagnie de la charismatique Rita et des “zombiches”. 8/10

Yoga Hosers

God damn Yoga Hosers! Le dernier film de Kevin Smith, le geek qui fait des films pour les geeks, est sans nul doute le moins bon de sa carrière. C’est le deuxième volet de sa trilogie canadienne après le fun pseudo-film d’horreur “Tusk”, et il faut reconnaître qu’il est inférieur à son prédécesseur. On y retrouve certains personnages de “Tusk”, dont Johnny Depp en Guy Lapointe moins inspiré que dans le film précédent et bien sûr les Yoga Hosers, des “clerks” au féminin (répliques cultes en moins) qui s’avèrent être fans de yoga. Les deux héroïnes sont interprétées par les filles de Smith et Depp; on y aperçoit aussi Vanessa Paradis: pas de doute, on a bien affaire à un film de famille avec tous les potes du réalisateur. Malheureusement le film entier est une private joke pour ses amis et rien de marquant n’en ressort pour nous, quidams: des dialogues moins inspirés que d’habitude, des blagues gratuites pas très drôles sur le Canada (on a déjà eu notre dose avec “Tusk”) et un scénario complètement bidon qui se pointe seulement vers la moitié du film pour nous sauver de l’ennui en nous emmenant dans un délire complet avec des monstres nazis et pas mal de références geek qui relèvent un peu le niveau de l’ensemble. En conclusion: je m’attendais à pire. Le début est ennuyeux mais j’ai quand même esquissé quelques sourires vers la fin quand tout part en vrille de façon assumée. Un petit effort pour le prochain, Mr Smith? 5/10

Seoul Station

“Seoul Station” est un film d’animation coréen très intéressant. Au début, l’animation plutôt saccadée choque un peu, ce qui l’empêche de prétendre au titre de chef d’oeuvre, mais on finit par s’y habituer. On nous présente ici une critique féroce et intelligente de la lutte des classes et de la misère sociale par le biais d’une histoire d’invasion de… zombies (oui, encore). Le début est un peu lent mais en progressant le film nous dévoile des scènes d’action très bien mises en scène et un univers riche et sombre. Le résultat n’est clairement pas destiné aux enfants car on y parle de violence, prostitution, pauvreté et désespoir. Malgré quelques longueurs et quelques scènes de “pleurnicherie” gratuites, je le recommande vivement, en particulier pour son histoire et sa fin surprenante dont je ne dirai rien pour ne pas vous gâcher la surprise. 8/10

The Corpse of Anna Fritz

La nécrophilie, ça vous inspire? Un sujet tabou que ce film espagnol aborde de façon relativement décomplexée dans sa première partie. Nous suivons le parcours d’un jeune employé de la morgue et de deux de ses potes qu’il a invités pour reluquer le corps de feu Anna Fritz, la jeune starlette qui faisait tourner toutes les têtes. Mais ceci n’est que le point de départ d’une histoire au suspense insoutenable que je ne peux évidemment pas vous dévoiler sous peine de ruiner l’effet de surprise. Ce film est un petit huis-clos sans prétention à la trame narrative simple mais efficace, qui a réussi à me tenir en haleine durant 75 minutes. La tension psychologique y est parfaitement maîtrisée, tout comme l’esthétique des images tout en tons bleus et gris. Un thriller qui vaut définitivement la peine d’être vu et nous rappelle que le cinéma espagnol est décidément très en forme en ce moment. 7/10

Green Room

J’attendais avec impatience le nouveau film de Jérémie Saulnier après “Blue Ruin” qui était dans la liste de mes films préférés de 2014 et je n’ai pas été déçu avec “Green Room”. On passe donc du bleu au vert avec une histoire de massacre entre punks et skins. Un petit groupe de jeunes musiciens punks plutôt attachants va se produire dans une salle tenue par des skin-heads et deviennent les témoins gênants d’un meurtre en coulisses. Là, on se doute qu’ils vont passer un mauvais quart d’heure lorsque le chef des skin-heads et tenancier de l’établissement, une sorte de Walter White nazi, décide de faire le ménage et tout leur mettre sur le dos. Celui-ci est interprété par l’épatant Patrick Stewart qui fait froid dans le dos. On retrouve aussi l’impeccable Macon Blair qu’on avait pu découvrir dans “Blue Ruin”. Une fois l’histoire en place, nous avons droit à un cocktail détonant mêlant tension, combats brutaux, pauses négociation et humour noir alors que nos amis punks tentent de s’échapper de leur loge en jouant au chat et à la souris en territoire néo-nazi. La mise en scène et le style sont comme d’habitude irréprochables chez Saulnier et on ne s’ennuye pas une seconde. “Green Room” m’en a mis plein la vue et mérite amplement ses critiques élogieuses. 9/10

Darling

Le projectionniste s’est trompé de film au début de la séance et j’aurais préféré qu’il laisse le mauvais film. Voir “Darling” fut une expérience physiquement éprouvante pour moi et c’était probablement voulu par le sadique réalisateur. Une heure quart c’est court pour un long métrage, mais ça peut paraître interminable quand celui-ci vous agresse avec des flashes, images subliminales et cris stridents tout du long. Pour finalement pas grand-chose. On y voit une jeune et jolie concierge débarquer dans un mystérieux manoir qui va petit à petit avoir raison de sa santé mentale et la pousser au meurtre (et le spectateur avec). Alors certes, le noir et blanc c’est chic et esthétique, le film rend dommage à de nombreux classiques et on a bien affaire à du pur cinéma d’ambiance sensoriel mais j’ai trouvé tout cela très prétentieux et creux. 3/10

TAG

“Pourtant je n’ai bu qu’une Troll?!” pouvait-on pu entendre pendant la projection de “TAG”. Voilà un classique délire japonais qui met le spectateur en quête d’un fil conducteur durant un enchaînement de scènes sans queue ni tête. La séquence du début est malgré tout très efficace: une collégienne du nom de Mitsuko (Reina Triendl) est poursuivie par une “entité” qui décapite et découpe net ses petites camarades lors de son trajet matinal en bus scolaire. Ensuite les choses se gâtent et on ne sait plus trop ce qui se passe: apparemment réincarnée en une autre étudiante, elle se retrouve dans un tir aux pigeons face à des professeurs armés, puis dans un mariage sanglant, un marathon… jusqu’à la révélation finale complètement tirée par les cheveux (de jais) qui vous fera un peu réfléchir au sens de la vie, du moins si vous avez tenu jusque-là. Mais dans le fond, peu importe puisque le film est avant tout un prétexte aux classiques caprices japonais qu’on retrouvera en quantité: dialogues mielleux d’écolières rebelles, gros plans sur petites culottes et salves de violence débridée aux effets spéciaux assez cheap. Rien de transcendant pour un habitué du genre mais toujours agréable à regarder dans l’ambiance du BIFFF tard le soir. 6/10

Benavidez’s Case

Premier film pour la réalisatrice argentine Laura Casabé qui était présente au festival, “Benavidez’s Case” m’a hélas laissé sur ma faim. On y voit Benavidez, un artiste vivant dans l’ombre du succès de son père, se réfugier chez son psy avec sa valise après une dispute conjugale. Le psy en question a fait de sa spécialité les artistes en manque d’inspiration et est également marchand d’art. Il voit en l’arrivée de ce nouveau pensionnaire en pleine crise identitaire une véritable aubaine pour son commerce. Il l’emmène alors dans un parcours initiatique dans son étrange demeure qui est une sorte de labyrinthe high-tech qu’il peut programmer à sa guise… Si l’idée du film n’est pas mauvaise et que je n’ai rien contre un petit trip surréaliste de temps en temps, la réalisation laisse ici à désirer et le tout est répétitif, lent et manque cruellement de rebondissements, à tel point qu’on finit par s’y ennuyer mortellement. Et si comme moi vous parvenez à deviner ce qu’il y a dans la valise de Benavidez dès la moitié du film, vous n’aurez même pas la fin pour vous consoler. Ceci est d’autant plus dommage que ce scénario aurait probablement fait un excellent court métrage. 4/10

Howl

En arrivant au BIFFF ce vendredi soir-là, j’ai croisé Paul Hyett en train de fumer une cigarette près de l’entrée. Lui, c’est un spécialiste des effets spéciaux pratiques, ayant travaillé entre autres sur “The Descent” et “The Machine”, qui signe ici son premier film en tant que réalisateur. Dans “Howl”, un train effectue un arrêt d’urgence en rase campagne un soir de pleine lune après avoir heurté une étrange créature. Le chef de train et les passagers font alors équipe pour survivre car la créature a ramené quelques copains pour déjeuner. On a affaire ici à un film de loups-garous pas très innovant mais néanmoins efficace, avec des créatures au look assez original et effrayant. Les acteurs sont bons même si les personnages qu’ils incarnent sont très caricaturaux et parfois énervants. Le suspense fonctionne bien et on ne s’ennuye pas. Dans l’ensemble je dirais que Howl est un film d’horreur un peu au-dessus de la moyenne mais n’en attendez pas trop quand même. 6/10

The Beauty Inside

On n’a presque pas entendu parler de “The Beauty Inside” au BIFFF, à tort. Programmé en début d’après-midi, il se révèle être un vrai petit chef-d’oeuvre combinant avec brio une touche fantastique et une histoire d’Amour avec un grand A à vous mettre les larmes aux yeux, et ce même si comme moi vous n’êtes habituellement pas amateur du genre. Il s’agit de l’adaptation coréenne d’une mini-série américaine de 2012. L’histoire: Woo-Jin se réveille tous les matins dans un corps différent. Homme, femme, jeune, vieillard, beau, moche: rien ne lui est épargné. Sa “condition” ne le gêne pas trop, jusqu’au jour où il tombe follement amoureux de Yi-Soo, qui partage la même passion que lui pour la belle menuiserie. Comment va-t-elle réagir en apprenant son secret? Est-il possible de vivre une relation quand on n’est même pas certain(e) de reconnaître l’être aimé au quotidien? Comment expliquer la situation à son entourage? Le film explore toutes les facettes de cette étrange histoire dans ses moindres détails et avec beaucoup de finesse et d’émotion. Le meilleur ami de Woo-Jin, Sang-Baek, apporte quant à lui la composante humoristique. Même s’il faut reconnaître que le résultat est un peu trop long (1h30 auraient suffi), on en ressort transporté. Et pour le rien gâcher, la musique est superbe. 8/10

I am a Hero

Mon tour d’horizon des films de zombies du BIFFF 2016 s’est achevé en beauté avec le meilleur du lot: une adaptation japonaise à gros budget d’un manga à succès. Tout commence par une brève présentation de Hideo Suzuki, un dessinateur de manga bien looser à tendance schizophrène qui se fait rabaisser à longueur de journée par son boss et sa copine. Le destin vient ensuite lui donner un bon coup de pied aux fesses lorsqu’une mystérieuse infection de zombies se propage en ville, transformant au passage sa copine en animal enragé. Hideo fuit, armé de son instinct de survie et de son précieux fusil de chasse. “I am a Hero” nous plonge rapidement dans le vif du sujet avec des scènes de panique en rue fourmillant de détails croustillants et de l’action diablement efficace. Il nous fait cadeau de zombies originaux qui apportent un peu d’humour étrange à l’ensemble. Quant à la dernière partie du film, elle m’a évoqué un mélange entre “Dawn of the Dead” et “The Walking Dead”, l’humour en plus. Si vous avez l’occasion de le voir, faites-vous plaisir: ils sont vraiment forts ces japonais. 9/10

I am a Hero

My Big Night

Le film de clôture du BIFFF était la nouvelle comédie espagnole de Álex de la Iglesia, l’homme connu pour avoir raflé de nombreux prix lors de l’édition 2014 du festival. Dans “My Big Night”, une galerie de personnages se côtoient lors du chaotique enregistrement d’une émission de télévision ayant pour thème le réveillon du nouvel an. Alors que le studio est pris en otage par les syndicats en colère et que la pression monte pour terminer l’émission malgré quelques problèmes techniques comme un spectateur écrasé par une grue, les petits secrets et trahisons de chacun vont progressivement éclater sous les projecteurs. La chanson d’ouverture n’est autre qu’un ancien succès du chanteur populaire Raphael qui tient dans ce film le rôle d’une caricature de lui-même: Alphonso, sorte de croisement espagnol entre Adamo et Eddy Wally. Le tout est très rythmé et on rit de bon coeur, même s’il faut reconnaître qu’avoir choisi ce film pour la clôture d’un festival comme le BIFFF peut paraître un peu étrange: point de fantastique, thriller, aventure ou action ici mais rien que de l’humour de situation. Sachant qu’au départ je redoutais un peu cela et aurais préféré aller voir “The Invitation” en salle 2, je suis sorti de la séance plutôt satisfait que “My Big Night” m’ait bien diverti avec son humour politiquement incorrect et ses personnages hauts en couleur. 6/10

Je vous invite à consulter le palmarès 2016 avec les films récompensés par le jury et le public, en attendant de fêter les 35 ans du festival en 2017!

Christophe Beyls